Les 7 péchés des innovateurs
Un article léger en cette période festive, pour nous rappeler que si les pièges sont nombreux pour ceux qui cherchent à produire de l’innovation, il n’en reste pas moins que des principes simples nous permettent toujours de garder le cap.
Ces “7 péchés” en question sont tirés de The Little Black Book of Innovation de Scott D. Anthony (une lecture saine que je ne peux que vous recommander) et librement traduits en français :
1. L’orgueil
Imposer votre niveau de qualité et d’exigence à votre marché, conduit la plupart du temps à viser trop haut et créer un nouveau produit trop complexe, trop cher. La confrontation au marché dès la phase de conception est fondamentale pour parvenir à atteindre le niveau de qualité requis et attendu.
2. La paresse
Un cycle d’innovation trop long désengage et démotive les équipes, qui n’ont plus d’énergie pour aller de l’avant et prendre des risques. Des objectifs intermédiaires simples et définis sont souvent nécessaires pour créer un sentiment d’avancement et réengager les équipes. Si vous êtes dans les biotechs, pas de bol, cela va être difficile (mais pas impossible).
3. La gloutonnerie
Avoir trop de moyens à votre disposition est une malédiction qui vous détourne de l’essentiel pour poursuivre des pistes inutiles ou redondantes. Les contraintes de temps et de budget ne sont jamais agréables, mais souvent utiles a posteriori. Elles permettent de développer un business minimum viable avant toute chose. Sachez les embrasser surtout au départ de l’aventure, surtout si vous êtes un “pure web player”.
4. La luxure
Tomber amoureux de son idée et du produit parfait que vous produirez un jour, est une autre façon très efficace de faire fausse route. Focalisation, renonciation et destruction sont les trois armes des équipes qui produisent et avancent vite. Une vision clinique de son projet doit conduire à pivoter loin de son idée initiale, si la valeur ajoutée n’est pas au rendez-vous.
5. L’envie
Pour les business déjà établis, une mentalité de rivalité et de jalousie interne s’instaure vite entre ceux chargés de maintenir l’activité historique (le “core business”) et les innovateurs en charge de relancer l’activité pour l’avenir. Si le casting est bon et le management transverse, chaque équipe doit pouvoir utiliser ses super-pouvoirs en synergie : les sprinteurs qui défrichent et sécurisent les zones risquées, et les coureurs de fonds capables de prendre le relais pour stabiliser, construire et assurer le développement.
6. La colère
Punir l’échec des équipes qui ne sont pas parvenues à innover et à rencontrer efficacement un marché est la pire idée possible. L’innovation est indissociable du risque, si vous punissez l’échec vous choisissez de figer vos équipes au mieux dans de l’innovation incrémentale. Sans non plus récompenser l’échec, il va falloir apprendre le renforcement positif et récompenser les comportements plus que les résultats.
7. L’avarice
En dernier point l’impatience et la recherche de résultats à court-terme, vous conduisent à donner la priorité à des marchés à faible potentiel ou à essayer de relancer pour la énième fois votre activité historique. La capacité de jouer à deux vitesses et de pouvoir investir sur le long-terme sans forcément un horizon de ROI clair, est nécessaire à la production d’innovation.