Comment concevoir son business model personnel 1/2
Ce premier article s’inscrit dans une série destinée à vous faire réfléchir à quel type d’entrepreneur vous êtes, et comment vous pouvez construire une entreprise qui convienne. Et de fait, quand je travaille avec un entrepreneur sur la stratégie de son entreprise, la première question que je pose est toujours la même : quels sont vos projets personnels ?
Pour une TPE / PME il ne faut pas se leurrer : le projet de vie, les priorités personnelles, la disponibilité, les contraintes familiales du dirigeant… sont ce qui structure 80% de la stratégie d’une entreprise. Il est donc crucial de les explorer le plus tôt possible ouvertement et sans tabou. Mais il n’est pas si facile d’exprimer ces réalités. Une manière d’aborder ce travail est de décrire comment on souhaiterait idéalement allouer son temps parmi 6 grands types d’activités :
- Se détendre et se reposer : le temps que vous consacrez à votre famille, vos amis et vos loisirs.
- Apprendre et réfléchir : le temps alloué à vous former et à prendre des décisions pour le moyen et le long terme.
- Communiquer et réseauter : les activités commerciales ou non, qui vous font connaître.
- Former et motiver : le temps consacré à transmettre du savoir à vos clients, équipes, réseaux. Ils peuvent dans certains cas générer de la facturation.
- Créer et produire : les moments directement liés à l’exercice de voter métier. Ils conduisent généralement à de la facturation, mais pas systématiquement.
- Administrer et contrôler : les moments de gestion interne de votre activité, avec vos associés, employés, votre comptable ou avocat.
Que vous calculiez en nombre d’heures par semaine, jours par mois ou autre, vous obtiendrez un schéma de ce type :
Il s’agit vous l’aurez deviné de mon activité de consultant, formateur et chef d’entreprise pendant un mois standard. Si nous le lisons ensemble vous verrez que j’accorde une priorité certaine à ma vie personnelle : 6. Se détendre et se reposer. L’une des raisons pour lesquelles j’ai créé mon activité est que je suis efficace dans mon temps de travail. Étant mon propre patron, il m’est plus facile de profiter du temps que je me crée en finissant un travail en une demi-journée plutôt qu’une journée complète. Attention à bien être honnête à ce sujet. Nous avons tous tendance à nous présenter comme des bourreaux de travail. Mais nous savons que nous parlons surtout de ces quelques journées dans le mois où nous avons dû travailler 16 ou 18h, en oubliant les journées plus légères, et en oubliant surtout que ces grosses journées étaient le résultat d’une très mauvaise organisation.
5. Créer et produire et 3. Former et transmettre marchent plutôt de pair, y compris dans une certaine mesure avec 2. Communiquer et réseauter. Ma “production” au sens fordien du terme est du conseil et de la formation. Je facture donc dans les temps 5. et 3. Et les formations que je réalise sont aussi des espaces intenses de communication, qui se recoupent donc avec les temps en 2. En revanche une partie de mon temps en 5. Créer et produire, est du temps de préparation qui généralement n’est pas facturé. Typiquement pour une journée de formation livrée, je passe deux jours de préparation. C’est beaucoup, mais c’est un standard de qualité.
La partie 2. Communiquer et réseauter stricte reste tout de même importante. Rencontrer des gens, participer à des groupes de réflexion, croiser des entrepreneurs… tout cela est une activité de préparation commerciale indispensable. Dans une activité de conseil en stratégie il n’est guère possible de toucher des clients avec un mailing. Il faut donc acquérir une bonne visibilité. Cela veut dire investir du temps pour construire un réseau étendu et solide.
4. Apprendre et réfléchir et pour moi aussi un peu particulier : exerçant l’activité que j’ai choisie, exercer de la veille, développer mes outils, échanger avec d’autres professionnels… Tout cela n’est pas loin de mon temps de loisir personnel ! C’est en tout cas une part de temps importante qui est nécessaire pour rester aiguisé et pertinent dans mes actions de conseil.
Enfin le temps passé à 1. Administrer et motiver est le plus réduit possible. Je n’ai pas à motiver d’équipe, ni Stéphanie mon associée, et le travail de gestion d’une SARL comme la notre, bien que réel et parfois trop présent, reste modeste.
Qu’en est-il pour vous ? Comment tronçonnez-vous vos activités et vos priorités sont-elles en phase avec la réalité ?