Charte du mentorat entrepreneurial
J’étais invitée la semaine dernière à la signature de la charte nationale du mentorat entrepreneurial à Bercy. Celle-ci a été établie grâce au travail de l’Institut du Mentorat Entrepreneurial et son fondateur Dominique Restino et a été approuvée par le Ministère du redressement productif représenté par Arnaud Montebourg et celui des PMEs, de l’innovation et de l’économie numérique représenté par Fleur Pellerin.
La charte est téléchargeable sur le site de l’IME. En résumé, c’est un accord qui engage l’IME et d’autres structures souhaitant mettre en place un programme de mentorat entrepreneurial à respecter un code déontologique. Elle définit le mentorat entrepreneurial, les attentes envers les mentors et les mentorés, mais aussi les engagements des signataires, de l’Etat et de l’Association des IME. Les annexes sont toutes aussi importantes que le texte lui même puisqu’elles soulignent le code déontologique de la relation mentorale, les différences avec les autres pratiques d’accompagnement entrepreneurial telles que le coaching et le conseil et illustrent ces points au travers d’une charte type à faire signer à un mentor et son mentoré lors du démarrage de la relation.
Je suis vraiment contente que cette charte ait vu le jour car elle insiste bien sur le cadre du mentorat dans sa dimension de bénévolat, bienveillance et solidarité, elle définit les rôles et responsabilités des mentors et mentorés et rappelle que le lien doit rester désintéressé. Cependant il est à déplorer que les entreprises ciblées par ce type d’accompagnement soient limitées aux entreprises à fort potentiel de croissance (PME 2 à 10 ans d’existence, un CA > 1M€, et + 20 salariés pour celles ayant plus de 3 ans). Ne sont pas inclus les entreprises en création !
D’autres réseaux d’accompagnement qui font du mentorat entrepreneurial se focalisent sur la création, la reprise et l’innovation entrepreneuriale, devraient pouvoir être signataires de la charte même s’ils ne répondent pas au critère “entreprises ciblées” définies par celle-ci.
La prochaine étape serait selon moi un travail collaboratif entre l’IME et l’EMCC (European Mentoring and Coaching Council) sur la labélisation des organismes d’accompagnement mettant en place un programme de mentorat. Cette labélisation devrait inclure les bonnes pratiques telles que la définition du cadre de la relation mentorale, la formation des mentors et des mentorés, l’animation du réseau des mentors, la coordination de la mise en relation des binômes, et le suivi et l’évaluation des relations.